À propos du quartier
À propos du quartier Saint-Eloi
Saint-Eloi est un quartier de La Rochelle bordé par le centre historique de la ville à l’Ouest, le boulevard André Sautel au Nord et le Canal de Rompsay au Sud. Il s’étend un peu au-delà de la rocade à l’Est, jusqu’aux communes voisines de Puilboreau et Périgny.
Plan des quartiers de La Rochelle (en vert) avec la localisation de Saint-Eloi
Le nom du quartier remonte au Moyen Âge, lorsqu’une corporation de serruriers y fit bâtir une chapelle en l’honneur de Saint Éloi, patron des orfèvres et des serruriers. Nous avons symbolisé ce lointain héritage dans le logo de notre comité de quartier.
Un peu d’histoire
Les traces de peuplement les plus anciennes du quartier remontent au 1er siècle de notre ère, comme l’atteste la découverte en 1976 d’une villa gallo-romaine constituant jadis le centre d’une exploitation agricole.
Saint-Eloi a longtemps été un faubourg de La Rochelle, au milieu des marais. Au cours des siècles, il a abrité différents bâtiments religieux et établissements de soins, notamment un monastère et un hôpital pour lépreux.
A partir du XVIème siècle, l’édification des fortifications successives de la ville de La Rochelle a conduit au démantèlement des édifices religieux et des rares bâtisses du quartier, afin d’en récupérer les matériaux.
A partir de 1689, Saint-Eloi est de nouveau rasé dans le cadre du rétablissement des fortifications de la ville. C’est lors de la construction de cette dernière enceinte (dont une grande partie a été conservée jusqu’à nos jours) que la Porte Royale a été édifiée pour relier la ville de La Rochelle à la route de Paris.
Le quartier Saint-Eloi est donc un quartier récent dont les édifices les plus anciens remontent au XVIIIème siècle.
Les archives municipales de La Rochelle conservent un plan des environs de la ville dessiné vers 1740 qui montre que Saint-Eloi était alors composé du Petit Saint-Eloi, situé en bordure des marais et du Grand Saint-Eloi entouré de champs.
Afin de bien comprendre où se situaient le Petit et le Grand Saint-Eloi, nous avons comparé la carte du XVIIIème siècle avec une vue aérienne actuelle orientées de la même façon.
Nous avons été surpris de constater que les avenues et rues d’aujourd’hui correspondent aux chemins et routes de l’époque. Nous avons surligné en jaune sur la vue aérienne ci-dessus les voies dont le tracé n’a pratiquement pas changé en près de 300 ans.
La correspondance des voies entre les deux époques permet d’affirmer que le petit Saint-Eloi se situait autour de la rue des Sauniers. Le Grand Saint-Eloi s’étendait quant à lui du bas de l’avenue de la Porte Royale jusqu’à la rue Basse de Saint-Eloi.
C’est après la révolution française que seront créés deux éléments structurants devenus aujourd’hui emblématiques du quartier.
Tout d’abord en 1794, on décide de regrouper tous les cimetières paroissiaux de la ville, souvent insalubres, au sein d’un nouveau cimetière implanté sur les hauteurs de Saint Éloi, dans le clos Gourville, confisqué à Gilbert de Gourville, ancien trésorier du Roi de France. Ce cimetière sera étendu à de multiples reprises jusqu’en 1973 pour atteindre aujourd’hui une superficie de près de 15 hectares.
Vue du Cimetière Saint-Eloi
Ensuite, à partir de 1805, commence le creusement du canal de Rompsay, qui constitue aujourd’hui la limite Sud du quartier Saint-Eloi. L’ouvrage devait initialement relier Niort à La Rochelle et servir au transport des marchandises, mais les travaux se sont éternisés et seul un tronçon de 24 km de La Rochelle à Marans a finalement été réalisé. La mise en service partielle du canal a eu lieu 1875, mais ce n’est qu’en 1888 qu’il a été relié au bassin à flot du vieux port de La Rochelle. Entretemps, le développement du chemin de fer a réduit l’intérêt du canal pour le transport des marchandises.
Aujourd’hui, le canal de Rompsay est devenu un lieu de promenade particulièrement agréable pour les piétons et cyclistes.
Vue du canal de Rompsay
Parallèlement à la réalisation du canal de Rompsay, les marais ont été asséchés au Sud du quartier ce qui a permis de faire place à de nouvelles constructions et à une grande zone artisanale.
Les constructions à Saint-Eloi se sont accélérées partir de 1930 avec l’implantation de petites maisons ouvrières, puis de lotissements pavillonnaires, dans la deuxième partie du siècle. Deux lycées ont également vu le jour : Rompsay et Doriole.
Ces dernières années, la promotion immobilière s’est emballée et la zone artisanale et les petites maisons qui font le charme de Saint-Eloi sont progressivement remplacées par de vastes programmes immobiliers. Cette transformation à marche forcée et l’extrême densification qui en découle ne vont pas sans poser des problèmes au quotidien et soulever des questions sur l’identité et le devenir du quartier.